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SAUVEZ PATIMAT !
20 avril 2006

il était une fois .... Patimat

Patimat et sa maman, Sakinat AMIRALIEVA, sont originaires du Daguestan (Caucase russe). Sakinat AMIRALIEVA est née en 1962, à Nizhniy Dzhengutay, une petite ville sur la mer Caspienne. Après avoir fait des études de langue et de littérature russe, elle est diplômée de philologie, et revient dans sa ville d’origine comme professeur de lycée.

Le 1er février 2000, Sakinat donne naissance (hors mariage) à Patimat. Elles vivent alors, comme le veut la coutume, dans la maison familiale, avec la mère de Sakinat, son frère, sa femme et leur trois enfants.

Depuis 1990 les révoltes se succèdent dans les pays baltes (Lituanie, Biélorussie, Estonie), en Ukraine, en Tchétchénie… Ces pays acquièrent leur indépendance au prix de beaucoup de violence et de sang. Les pays restant forment

la Fédération

de Russie (40 provinces, 21 républiques autonomes…). Le Daguestan est une des républiques autonomes.

La pratique de la religion, jusqu’alors interdite, est autorisée. Cette liberté nouvelle devient la brèche qui permet le développement d’intégrismes. Les chefs religieux prennent un véritable pouvoir.

Le Daguestan est un pays où l’Islam était installé de façon très ancienne (depuis le 8ème siècle) ; si les femmes ne sont pas voilées, les vieilles traditions sont pourtant profondément ancrées. L’honneur de la famille est considéré comme quelque chose de sacré, qui peut justifier, comme dans d’autres pays, que des crimes « d’honneur » soient commis pour laver un affront. A partir de 1999, avec cette nouvelle liberté au niveau religion, se développe un islamisme intégriste.

Malheureusement, c’est à cette date que Sakinat est enceinte, mère célibataire…

Face aux menaces, Sakinat ne déclare pas sa fille à la naissance, la cache pour protéger sa vie. Son frère est muté dans une autre ville, Sakinat est licenciée pour « immoralité » et privée de ses droits pédagogiques. Sans travail, et face aux menaces grandissantes pour elle et sa fille, mais aussi pour sa famille, elle décide de fuir vers l’Europe, grâce à l’argent rassemblé par sa famille. Elle a alors le sentiment de servir d’exemple pour le pouvoir intégriste montant.

Sakinat et Patimat arrivent ainsi en Allemagne (Patimat n’a alors que 18 mois), dans un centre d’accueil pour les demandeurs d’asile. Là, face à une communauté majoritairement islamique, dont elle a peur de se faire à nouveau rejeter, Sakinat prend peur et se déclare veuve, sous un faux nom.

Pendant 4 longues années, transférée de centre en centre avec sa petite fille, elle ne peut défendre valablement sa demande d’asile, ne pouvant apporter aucune preuve personnelle de sa persécution. Sa demande est donc refusée ; pour le recours, elle bénéficie enfin de l’aide d’un avocat, et demande à refaire une demande avec son vrai nom, son histoire… mais il est déjà trop tard !

Grâce à l’argent qu’elle a économisé en travaillant comme femme de ménage au centre de rétention, Sakinat fuit en France, et arrive à Nantes. Le centre d’accueil lui explique alors qu’elle doit retourner en Allemagne, afin d’arrêter son dossier de demande d’asile en Allemagne. Elle est donc reconduite à la frontière allemande.

Elle clôture le dossier, mais ce « stop asile » prévoit son retour vers le Daguestan !

Nouvel épisode de peur, de fuite… et retour à Nantes, où elle apprend que

la France

ne peut pas traiter son dossier : au sein de la communauté européenne, les accords de Dublin prévoient que le seul premier pays d’accueil peut traiter le dossier. La préfecture de Loire Atlantique lui signifie alors son arrêté de reconduite à la frontière, vers l’Allemagne.

Le retour vers l’Allemagne signifie pour elle une expulsion vers le Daguestan, avec les mesures très dures qui l’accompagnent : période de détention, obligation de retourner dans sa ville d’origine, risque pour Patimat d’être mise en orphelinat (car elle n’est pas inscrite sur le passeport de Sakinat).

Devant cette situation désespérée, Sakinat fuit à nouveau, le plus loin possible, au bout du monde : elle arrive ainsi à Brest le 16 janvier 2006.

Mais la situation n’est pas plus facile au bout du monde : le 3 avril, elle reçoit une notification (téléphonique) de reconduite à la frontière dans les 48h (suite à l’arrêté préfectoral de reconduite à la frontière fait à Nantes le 12 janvier).

Le jeudi 6 avril, à 5h,

la Police

des Airs et des Frontières vient chercher Patimat et sa maman pour l’expulsion. Mais Patimat a été cachée la veille, et la mère ne peut être expulsée sans sa fille.

Le 10 avril, 2 recours ont été rejetés par le tribunal administratif de Rennes :

la France

refuse de traiter la demande d’asile de Sakinat, puisqu’elle a déjà été enregistrée en Allemagne…

Aujourd’hui, il reste plus qu’un seul espoir pour la petite Patimat : une demande auprès de l’OFPRA (l’office français de protection des réfugiés et apatrides) pour faire reconnaître Patimat comme apatride (elle n’est pas reconnue comme citoyenne au Daguestan, n’ayant pas été déclarée à la naissance). Cela lèverait la menace d’expulsion pesant sur la fillette et sa mère.

Mais cette enquête peut durer des mois, et ne suspend pas le risque d’expulsion de Patimat et sa mère !

Cette situation de blocage dure depuis plus de 3 semaines : 3 semaines de bataille juridique, 3 semaines d’angoisse, 3 semaines pendant lesquelles Patimat n’a pas vu sa mère!

Cela n’a que trop duré !!!

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Commentaires
K
bonjour <br /> <br /> nous nous devons d'etre tous solidaire contre cette france qui se dit ouverte !!j'espére que tout ira bi1 pour patimat et sa mère !! je pense a elles !!
A
bonjour!<br /> j'ai eu connaissance de cette histoire en allant chercher a lécole deux enfants que je gardais.<br /> je suis vraiment outré de voir coment agis le gouvernement fase a ce problème.<br /> je sui s de tout coeure avec vous et je souhaite beaucoup de courage a la mère et a l'enfant.
U
Pour la fête des mamans un geste pour PATIMAT, un peu d'humanité,Messieurs et surtout Mesdames les politiques agissez avec votre coeur de père, ou de mère, pour que cette petite fille ne soit pas traumatisée à vie !
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